De Zakinthos - vendredi 4 avril

Publié le par mimo

Vendredi 4 avril, 21 h 30, Ormos Keri (Zakinthos) – GRECE – Enfin !


On y est, depuis 2 jours. Après avoir quitté Messine lundi matin.

 

détroit de Messine au petit jour

 

D’abord, passage obligé au quai de fuel, à 1, 5 milles au nord de Messine, sur la côte dans le détroit, lieu dit Paradiso (ça n’en a que le nom). En réalité, un vague ponton métallique tout rouillé, exposé au vent, au courant et aux vagues, qui suppose un accostage assez sportif… Heureusement, il n’y avait que 15 n de vent et 2 n de courant… Ceci étant fait, et sans dégâts, ouf, on reprend le détroit avec le vent dans le pif, toujours les courants, toujours les bateaux dans tous les sens, le vent forcissant, la mer se levant contre le courant, nous obligeant à tirer des bords au milieu de ce merdier.

 

 


bateau devant l’Etna

Quelques heures et quelques milles plus tard, on réussit enfin à passer le cap del Armi et à s’éloigner de la botte italienne.

Belle navigation pendant 41 heures (263 milles), avec du spi, du travers, du bon plein, du prés, accompagné par des dauphins et un pigeon voyageur bagué, qui se pose à 17 h sur le capot de la descente et y passera toute la nuit en chiant copieusement, pour le plus grand plaisir de Jean, qui le lendemain matin sera obligé de nettoyer (et en plus, il a laissé des traces indélébiles sur le plexi, ça chie acide les pigeons).

 

Arrivée mercredi à 1 h du mat devant le port d’Argostoli (Céphalonie), nuit noire, phares fantômes, un dauphin isolé nous accompagne. La marina est en travaux depuis 10 ans et toujours pas finie. Jean hésite, je crise et on mouille au milieu du port. Mais, on y est… en Grèce !!!

 

Dodo jusqu’à 9 heures, gonflage et mise à l’eau du Zodiac (ça commence à sentir vraiment la croisière). Il faut passer à la capitainerie du port pour faire tous les papiers d’entrée et le permis de navigation dans les eaux grecques. On arrive comme des martiens dans le bureau des autorités portuaires, qui n’avaient pas remarqué la présence d’un bateau au milieu du port! . L’autorité présente s’avérant incompétente nous demande de revenir après 15 h. Ballade dans la ville d’Argostoli, détruite par le tremblement de terre de 1953 et reconstruite en béton anti sismique, sans aucun charme. Quelques courses, un café «elleniko sketo », il pleuviote, retour à l’annexe trempés pour rentrer au bateau.

16 heures, on retourne voir les autorités, avec tous les papiers, mais là… il y a un problème. L’attestation d’assurance est périmée depuis 2 jours… On ressort donc avec la consigne de faire les papiers dans le prochain port. Reballade dans la ville déserte, c’est mercredi et tous les commerces sont fermés l’après midi. On essaye de repérer une taverna pour dîner ce soir, mais on ne trouve que des pharmacies (une tous les 50 m). Ça ne fait pas notre bonheur et on mangera à bord, il reste du thon !

 

Jeudi 3 avril, après remontage et amarrage du Zodiac sur le pont, on quitte Argostoli direction Zakinthos, l’île la plus au sud des ioniennes. En sortant, on retrouve notre dauphin, puis une tortue carret, génial ! Il faut dire que Zakinthos est le haut lieu de reproduction des ces tortues en méditerranée, enfin le peu qu’il en reste. Belle navigation jusqu’au mouillage d’Ay Nikolaos, au nord de Zakinthos, pour la pause déjeuner.

 

Ay Nikolaos : 15 maisons, dont 6 tavernes, un mini port de pêche, un camion citerne, un tracteur antédiluvien, un coq et un mec en costard, sans cravate qui montera dans sa barcasse pour faire 3 fois le tour de notre bateau, en téléphonant. C’est sans doute le patron de la société de mini bateaux touristiques qui promène les pékins vers la « grotte bleue », à 2 milles au nord. Il surveille la mise à l’eau de sa flotte, réalisée à l’aide du fameux tracteur….

 

 

Déjeuner dehors, puis on repart alors que le ciel se couvre. Bon vent, 6 n sous grand voile seule, on déroule un peu de génois, et 30 secondes plus tard, le grain est sur nous. 37 nœuds de vent au prés, ça décoiffe, le passavant est sous l’eau, on choque en grand la GV et on file. L’orage gronde.10 minutes plus tard, pétole, et on déroule tout.

 

A 2 milles du port de Zakinthos, le ciel est noir, la mer est blanche, on affale en catastrophe, juste avant un monstrueux orage. Pas de vent, mais des grêlons gros comme mon pouce. On ne voit pas à 2 mètres, enfin quand même juste assez pour que Jean voit une trombe. Que va t’elle faire ? Il ne manquait plus que ça. Heureusement, elle a eu la bonne idée de s’éteindre avant d’arriver sur nous.

Petite trouée de ciel bleu et on se presse vers le port avant que le prochain orage n’éclate. Trop tard, on mouille et on s’amarre sous une grêle encore plus grosse. On est encore à essorer.

Douche chaude, thé brûlant, il fait soleil et on part visiter la ville. Le site est vraiment superbe, cerclé de collines boisées.

 

 

On n’avait pas fait 200m qu’un mec en moto nous arrête. C’est le « gus » du port qui veut faire les papiers, tout de suite et pas demain. On retourne à bord, il va s’occuper de tout y compris le fameux permis de croisière.

On repart en ville, qu’on arpente en long, en large et en travers pendant 2 heures. Contrairement à Argostoli, Zakynthos a été reconstruite à l’identique et elle a donc gardé son cachet et son charme vénitien (rues à arcades, petites maisons aux volets à persiennes, couleurs douces). De plus, elle est très vivante, commerçante, fourmillante. On essaye encore de trouver une taverna, et encore on ne trouve que des pharmacies, et puis ce soir, on est trop crevés, donc dîner sur le bateau et dodo.

 

Vendredi 4 avril, 9 heures, le gus du port se pointe avec tous les papiers en règle, malgré l’attestation d’assurance périmée. Par son intermédiaire, on commande du fuel, livré à domicile par camion citerne une heure après. Retour en ville pour quelques achats, enfin on trouve du « retsiné » (vin blanc local conservé par addition de résine de pin). Déjeuner excellent dans une taverna conseillée par le « gus » à tout faire !

14 h 30, on quitte Zakinthos, direction baie Lagana (lieu de ponte des tortues) à 17 milles au sud. Baie fantastique, immense, déserte, et l’on mouille à 17 h 30 à Ormos Keri, devant la plage bordée de tamaris et à côté du minuscule port de pêche qui abrite 3 caïques. C‘est magique.

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D
Je pense que la magie des lieux fait oublier tous les petits contre temps passés!<br /> Bonne continuation!....<br /> Amitiés
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J
Passionnant, ce récit de voyages... cela fait déjà 1 mois jour pour jour que vous êtes partis, mais que de choses vécues... c'est vrai que sur mer il ne faut jamais faire de projets. Je suppose que vous etes ENORMEMENT en retard par rapport... rapport à quoi, d'ailleurs? En vacances, le temps n'est plus le même! Encore une conséquence d'Albert.<br /> A part ça, quand tu rentreras, nous irons à votre rencontre avec le First. Ca y est, il navigue...
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